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Les skippers IMOCA qui ne participent pas à The Transat CIC sont comme nous, rivés sur la cartographie et les actualités de la course pour analyser et comprendre les performances de leurs pairs de la classe.

Parmi les skippers IMOCA qui observent la compétition se dérouler dans l'Atlantique nord, on a Pip Hare, skipper de Medallia, qui participera à la course New York Vendée-Les Sables d'Olonne plus tard ce mois-ci. Depuis sa base technique à Poole, sur la côte sud de l'Angleterre, où elle prépare son bateau pour sa traversée vers New York, Pip Hare nous partage ses observations. Depuis dimanche, Pip Hare observe les marins sur des IMOCA d'âge similaire au sien, construits en 2015.

Pour elle, la performance exceptionnelle  - et de loin - dans ce groupe a été celle de Damien Seguin, le skipper du Groupe APICIL. Il se trouvait à la septième place ce matin, à environ 112 milles du leader et dans une lutte serrée avec Maître CoQ de Yannick Bestaven à la sixième place, et V and B-Monbana Mayenne de Maxime Sore, situé à la huitième position.

Damien Seguin a été régulièrement dans le top 10 tout du long, bien devant de nombreux bateaux plus récents, et est monté jusqu’à la quatrième place, se battant contre Sam Davies (actuellement quatrième sur Initiatives-Coeur). "Damien a vraiment relevé le défi," déclare Pip. "Il a un peu pris du retard maintenant, mais il a été constamment au coude-à-coude avec Sam. Lorsqu'ils ont viré au centre du dernier système météorologique, il a juste un peu décroché. J’observais attentivement, pensant “Eh bien, ce sont simplement les capacités du bateau”. Je pense qu'à un moment donné, il doit y avoir un compromis lié à la génération du bateau et à sa conception. Il a cependant vraiment fait une course incroyable et, pour notre génération de bateau, Damien est la référence d'excellence sur le parcours en ce moment, c'est sûr."

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Pip estime que Damien Seguin relève d’un professionnalisme hors norme. "C'est un marin incroyablement talentueux. Ce que nous voyons de sa campagne et de comment il la gère, c'est qu'il n'est pas du tout dans un esprit où il va accepter un certain niveau de performance. Il va juste pousser, et pousser, et pousser," déclare-t-elle.

En ce qui concerne le leader de la course, la navigatrice britannique estime que Yoann Richomme gère également clairement une équipe très bien organisée, qui lui permet de naviguer comme il le souhaite. "Il a un bateau superbement bien préparé. Ils ont vraiment réfléchi à lui, et comment il opère à l'intérieur du bateau. Tout cela a été pris en compte comme faisant partie du projet,"explique Pip. "Cela signifie qu'il peut performer à un niveau élevé sans aucun stress, ce qui fait une grande différence."

Elle raconte que Charlie Dalin nous rappelle à quel point il est bon malgré sa mise à l'écart l'année dernière, même si Yoann Richomme pourrait avoir l'avantage en termes de temps passé sur son nouveau bateau. "Charlie est vraiment très bon, n'est-ce pas ?"ajoute Pip Hare. "Nous savons qu'il a cette constance depuis son dernier IMOCA et ce qu'il a fait au début de ce cycle. Il n'a néanmoins pas eu le même temps de navigation, alors que Yoann est un peu plus en avance dans le programme."

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Enfin, Pip soulève que Sam Davies, dit-elle, nous montre une fois de plus toute son énorme bagage et ses compétences de navigatrice, après ses performances solides et constantes la saison dernière sur le nouveau Initiatives-Cœur. "Ils ont mis un certain temps à perfectionner son nouveau bateau mais maintenant, sur cette dernière année (de ce cycle Vendée Globe), nous voyons ce qu'elle peut vraiment faire" dit Pip.

Répartie sur une distance d'environ 500 milles d'ouest en est, la flotte devrait progressivement naviguer dans des vents plus légers au cours de la dernière partie de la course, tout en continuant vers New York, le long du bord de la grande zone d'exclusion protégeant les mammifères au nord. Dans cette section de la course, le courant du Labrador qui coule vers le sud-ouest et le Gulf Stream qui coule vers le nord-est entreront en jeu.

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Le routage météo n'est pas complètement clair, les modèles n'étant toujours pas conciliés pour les dernières étapes. Ainsi, les dernières 24 heures pourraient finalement tout décider car elles pourraient connaître une autre transition avec moins de vent, donc tout pourrait se décider à la fin.

Ed Gorman (traduit de l’anglais)